Genève,
de notre correspondant A l'invitation du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies, une quarantaine d'Etats se sont mis d'accord hier à Genève sur les modalités de retour des deux millions et demi personnes déplacées de Bosnie-Herzégovine. Selon Sadako Ogata, la patronne du HCR, 870.000 réfugiés pourraient regagner leur foyer en 1996, chiffrant l'effort financier pour cette année à 400 millions de dollars. Ainsi 500.000 personnes déplacées en Bosnie-Herzégovine sur un total de 1,2 million devraient regagner leur foyer, ainsi que 170.000 des 700.000 réfugiés de Bosnie qui ont trouvé abri dans les autres républiques de l'ex-Yougoslavie.
Evoquant les 700.000 réfugiés qui ont trouvé un asile temporaire en Europe, le HCR estime que 200.000 d'entre eux pourraient rentrer d'ici décembre prochain. A l'issue de la réunion, Sadako Ogata a indiqué que les pays d'accueil ont donné leur accord pour ne pas renvoyer contre leur gré les centaines de milliers de réfugiés bosniaques et pour aider à leur réinstallation en Bosnie.
Le plan du HCR est ambitieux, plus «compact» que ses concepteurs l'avaient initialement voulu. Il résulte de la pression allemande qui, depuis des semaines, s'exerçait pour accélérer les retours. Manfred Kanther, le ministre de l'Intérieur, qui était hier à Genève, a déclaré: «Nous souhaitons un départ significatif de réfugiés dans un délai raisonnable.» L'Allemagne, qui a dépensé 5 milliards de dollars depuis trois ans pour héberger 320.000 Bosniaqu