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Libération

L'islamisme sous contrôle au Maroc. Le «guide» Abdessalam Yassine est à nouveau en résidence surveillée.

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publié le 18 janvier 1996 à 23h46

Plus strictement que jamais, Abdessalam Yassine, le «guide» du

mouvement islamiste Justice et Bienfaisance, est assigné à résidence. Pendant six ans, des agents en civil avaient été chargés de la surveillance de son domicile, au 367, rue Khouzairane, à Salé, la ville jumelle de Rabat. Puis, le mois dernier, les autorités marocaines ont annoncé la «levée graduelle des mesures de restriction» frappant le leader islamiste, âgé de 67 ans. Le 13 décembre, l'auteur d'un crime de lèse-majesté, qui, en 1974, avait envoyé une lettre ouverte au roi Hassan II intitulée l'Islam ou le déluge, a en effet librement reçu des visiteurs. Deux jours plus tard, pour la première fois depuis 1989, il devait même prêcher devant quelque deux mille croyants rassemblés dans la mosquée de son quartier. Aujourd'hui, cependant, seuls les membres ­féminins­ de son plus proche entourage familial et l'un de ses fils logeant toujours chez lui ont accès à Abdessalam Yassine. L'unique nouveauté par rapport au statu quo ante: la surveillance de sa maison est désormais assurée, moins discrètement, par des hommes en uniforme.

Selon des sources familiales, qui parlent de «cafouillage au niveau des autorités», Abdessalam Yassine aurait reçu les visites successives de plusieurs hauts responsables lui notifiant tantôt la levée de son assignation à résidence, tantôt la subordination de celle-ci à un «engagement solennel» de «s'abstenir de toute activité politique ou religieuse qui pourrait mettre en danger le pays ou