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Libération

Burundi: Paris et l'ONU lancent un cri d'alarme

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publié le 19 janvier 1996 à 23h45

Impuissants au chevet du Burundi, la France et le secrétaire général des Nations unies réclament «une initiative majeure» pour secourir ce pays voisin du Rwanda qui, depuis deux ans, s'enfonce dans une guerre ouverte entre sa majorité hutue et sa minorité tutsie. Hier, le porte-parole du Quai d'Orsay, Jacques Rummelhardt, a ravivé l'idée d'une «conférence régionale des pays des Grands Lacs», seul cadre pour «traiter les problèmes de fond», et suggéré la nomination d'un envoyé spécial de l'Union européenne, pour «aider au rétablissement d'un climat de sécurité et de paix au Burundi». La veille, à New York, Boutros Boutros-Ghali avait adressé, pour la seconde fois en trois semaines, une lettre alarmiste aux quinze membres du Conseil de sécurité, jugeant «impératif» que la communauté internationale prenne une initiative pour renouer «un dialogue englobant tous les éléments du spectre politique au Burundi». Dans sa missive de quatre pages, le secrétaire général préconise l'envoi de «gardes de l'ONU, en nombre limité, pour protéger les personnels et les locaux onusiens». Il revient également sur son idée de déployer, à titre préventif, une force internationale au Zaïre ou en Tanzanie, prête à intervenir en cas de «tragédie» au Burundi.

La démarche de Boutros Boutros-Ghali a peu de chance d'aboutir. D'abord, depuis le putsch d'une partie de l'armée tutsie, en octobre 1993, et l'assassinat de Melchior Ndadaye, le premier président ­ hutu ­ démocratiquement élu, quelque 100.000 civ