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Libération

La droite espagnole s'y voit déjàLe PP tient congrès à un mois d'élections qui lui semblent acquises.

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publié le 19 janvier 1996 à 23h45

Madrid,

de notre correspondant Près de trois mille délégués derrière et un seul devant: José Maria Aznar. Le leader de l'opposition espagnole va essuyer les dithyrambes des siens à partir d'aujourd'hui à Madrid, lors du XIIe congrès du Parti populaire (PP), à six semaines des élections générales pour lesquelles il part grand favori.

Personne, dans les rangs du parti, ne met en doute le succès de José Maria Aznar qui, en cinq ans, est parvenu à rénover la droite espagnole en faisant oublier l'héritage de Franco. Le «rêve s'est enfin réalisé», celui d'un grand «parti du centre», du changement, de la rénovation politique, après treize ans et demi de règne de Felipe Gonzalez. Les socialistes, avec la litanie de scandales de ces derniers mois, ont fortement contribué à la remontée du PP. Selon le rapport politique du congrès, le socialisme, c'est «les abus, les mensonges, la corruption comme système, la perversion de l'esprit constitutionnel, l'occupation de toutes les institutions, l'instabilité, le harcèlement des juges»...

Les socialistes l'ont admis récemment: «C'est dans le domaine de la morale publique que nous avons perdu le plus de crédibilité.» Mais hors cette brève étincelle d'autocritique, les socialistes se sont, eux aussi, voulus offensifs et arrogants, malgré les sondages un rien déprimants. «Soutenir la droite quand on veut que l'Espagne progresse, c'est contradictoire», a attaqué Felipe Gonzalez, accusant Aznar de n'avoir «aucune expérience, ni aucune crédibilité fa