L'échec d'une grande réforme n'empêche pas le triomphe de petites
mesquineries. Puisque du moule de sa «refonte» du dispositif africain de la France ne sortira finalement qu'un modeste Comité interministériel de l'aide publique au développement (CIAD), Alain Juppé gâche la fête au ministre de la Coopération, Jacques Godfrain. Début décembre, en marge du sommet de la Francophonie, Jacques Chirac avait annoncé que la Coopération, loin de se faire absorber par le Quai d'Orsay, «demeurera avec ses compétences, toute sa disponibilité et tous ses moyens autonomes» le ministère des Africains. Depuis, Matignon tarde à rendre son «arbitrage» sur le redécoupage et les nouvelles attributions des différents opérateurs institutionnels de la France sur le continent. Ce faire-part de décès d'une réforme ardemment souhaitée par Alain Juppé devait être délivré le 9, puis le 22 janvier. Aussi, pour savourer sa victoire, Jacques Godfrain a-t-il «calé» ses voeux à la presse d'abord au 10, puis au 23 janvier. Mais aux dernières nouvelles Matignon ne rendra son verdict qu'au mois de février...
Le président de la République s'étant exprimé, pour Alain Juppé, que reste-t-il à décider? Il n'est plus question d'une intégration de la Coopération au Quai d'Orsay qui, en accueillant une grande direction pour l'attribution de l'aide publique à l'ensemble des pays en développement, coordonnerait l'action extérieure de la France et, selon la Coopération, «banaliserait» la politique africaine de Paris. En sep