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Libération

Moscou s'enlise dans le bourbier tchétchèneQuelque 60 otages sont toujours aux mains du commando qui a réussi à fuir en Tchétchénie.

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publié le 22 janvier 1996 à 23h38

Moscou, correspondance

Le Kremlin n'a pas lésiné sur les moyens pour mettre fin à la prise d'otages mais rien n'y fait: quelque 60 personnes sont toujours aux mains du commando indépendantiste qui les a emmenées dans sa fuite du village daghestanais de Pervomaïskaïa. En même temps, les autorités russes ont de plus en plus de mal à justifier l'assaut et se trouvent accusées de désinformation.

Dans un lieu tenu secret dans l'est de la Tchétchénie, un journaliste de l'AFP a pu dénombrer 37 prisonniers. Aslan Maskhadov, le principal commandant rebelle, assure qu'il «est prêt à rendre tous les otages civils». Mais les autorités russes semblent fidèles à la ligne tenue depuis les bombardements massifs sur Pervomaïskaïa, faisant peu de cas du sort des otages. «Quelle sorte d'otage suit avec enthousiasme les terroristes?», s'interroge ainsi Mikhail Barsoukov, le chef du service fédéral de sécurité (ex-KGB). Les indépendantistes détiennent également des soldats des forces spéciales Omon traités en revanche «comme des prisonniers de guerre», affirme Maskhadov et qui pourraient servir de monnaie d'échange pour récupérer leurs propres combattants.

En même temps, le bilan de la prise d'otages et de l'assaut demeure contradictoire. Les indépendantistes admettent avoir perdu 20 combattants alors que les Forces spéciales déclarent avoir trouvé plus de 150 corps dans le village, tout en estimant qu'il est trop tôt pour donner des chiffres exacts. Et, surtout, le destin de plusieurs dizaines d'o