Moscou, correspondance
Boris Eltsine a annoncé hier son intention de briguer «probablement» un second mandat, confirmant ainsi les allures de «présidentiable» adoptées depuis son retour au Kremlin le 29 décembre, après un mois de convalescence à la suite d'un malaise cardiaque. Mais alors que le Président entend apparaître comme le seul candidat d'une Russie démocratique, le réformateur Egor Gaïdar lui a retiré hier son soutien et démissionné du Conseil présidentiel.
Eltsine multiplie les gages de bonne volonté susceptibles d'attirer l'électorat à un moment où sa cote de popularité est au plus bas (3% dans les sondages). Dans un décret un brin démagogique, annoncé samedi, le chef d'Etat a ordonné que les ministres ne reçoivent leur traitement qu'une fois tous les arriérés sur les salaires versés aux simples citoyens. Hier, il a par ailleurs annoncé une révision du processus de privatisation, en vue de maintenir un «contrôle étatique» sur les plus grandes entreprises et rassurer les Russes que leurs richesses ne sont pas «vendues» aux étrangers. Eltsine a ainsi répondu à des inquiétudes exprimées par le Parti communiste, grand vainqueur des législatives. Il a toutefois rappelé que les réformes économiques étaient «irréversibles» et que ces mesures avaient pour seul but de «perfectionner le système».
L'engagement en faveur des réformes n'a pourtant pas convaincu Gaïdar. L'ancien Premier ministre quitte le Conseil présidentiel, un organe consultatif autour du chef de l'Etat . Il