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Libération

Athènes et Ankara baissent pavillon en mer EgéeSous la pression des Américains, les troupes grecques et turques se sont retirées d'un îlot contesté.

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publié le 1er février 1996 à 1h56

Istanbul,

de notre correspondant Les pressions de l'administration américaine sur Athènes et Ankara et la médiation du vice-secrétaire d'Etat Richard Holbrooke ont permis de faire retomber la tension en mer Egée, où ces deux pays membres de l'Otan semblaient sur le point d'en découdre militairement pour le contrôle d'un minuscule îlot inhabité (Kardak pour les Turcs, Imia pour les Grecs) distant d'à peine 4,5 miles des côtes turques. Bill Clinton a personnellement appelé le président Suleyman Demirel et le Premier ministre Tansu Ciller en Turquie, ainsi que le nouveau Premier ministre grec, Costas Simitis, pour les inciter à la retenue. Le vice-secrétaire d'Etat aurait été encore plus explicite, affirmant à ses interlocuteurs avec son habituel langage cru que «celui qui tire le premier aura de gros problèmes avec Washington». Quelques heures plus tard, les troupes grecques et turques se retiraient de la zone après quarante-huit heures d'extrême tension, la plus grave entre les deux pays depuis 1987.

La «guerre du drapeau» avait commencé jeudi dernier quand le maire grec de Kalymos, l'île voisine, hissa la bannière hellène sur ce rocher revendiqué par Athènes. Elle avait rebondi peu après quand deux journalistes turcs se firent déposer sur l'îlot et y hissèrent mardi le drapeau rouge frappé du croissant. La mécanique infernale était enclenchée. Avec le départ des soldats grecs, qui ont perdu par accident un hélicoptère dans leur retraite, et celui des forces turques (22 hommes