Armés de pelles et de balais, une poignée de «liquidateurs» auraient
achevé, hier soir, de déblayer la neige contaminée autour de l'Institut de recherche atomique de Dimitrovgrad, près d'Oulianovsk, la ville natale de Lénine dans le centre de la Russie. Mercredi, en fin de matinée, l'arrêt d'une turbine du réacteur expérimental avait provoqué une augmentation de la pression interne, libérant un nuage de vapeur radioactive d'environ une tonne et polluant une dizaine de kilomètres carrés autour du site. «Les travaux de nettoyage sont terminés et le travail a repris normalement», assure Nikolaï Filonov, le porte-parole du comité d'Etat de surveillance nucléaire, «la fuite n'a fait aucune victime et devrait être classée au niveau le plus bas sur l'échelle de gravité internationale. Un incident d'importance locale.»
Un optimisme qui ne satisfait pas les militants de Greenpeace, d'autant que les 19 et 20 février, Moscou doit accueillir un sommet élargi du G7 consacré aux questions de sûreté nucléaire. L'organisation écologiste a réclamé hier la fermeture «immédiate de tous les réacteurs de recherche» russes dont elle dénonce l'extrême vétusté. «Cet accident est un nouvel exemple de la menace posée par le parc nucléaire en Russie», affirme Evgueni Oussov, responsable de Greenpeace-Moscou, «à Dimitrovgrad, le VK-50 à eau pressurisée est à l'origine de sérieux cas de pollution dans la région depuis plusieurs années et l'Institut rejette fréquemment ses déchets directement dans la na