New York,
de notre correspondant Si l'argument de John Goydan est suivi par les tribunaux du New Jersey, la torride liaison entre son épouse, Diane, et un homme anonyme, dissimulé derrière le pseudonyme la Fouine the Weasel, pourrait donner lieu, aux États-Unis, à une première juridique: un divorce pour adultère «virtuel» sans précédent. Malgré l'intimité manifeste de leur relation, Diane et son amant ne se sont, en effet, jamais rencontrés: ils ont fait connaissance en échangeant des messages dans les salons d'America Online, le plus populaire des services en ligne aux États-Unis, et, pendant plusieurs mois, leur relation s'est ainsi poursuivie à l'occasion de chauds dialogues ponctués par des échanges de courriers électroniques enflammés.
A en juger par le nombre et la nature des pseudonymes utilisés sur America Online où chaque utilisateur peut joindre le service sous plusieurs identités grâce à des mots de passe connus de lui seul, Diane et la Fouine sont loin d'être les seuls à avoir ainsi des relations fantasmatiques dans cet univers débridé qui échappe aux contraintes et aux lois du monde réel. Et, de même qu'en France aux grandes heures du Minitel rose, le succès des services online aux États-Unis ne correspond pas seulement au désir des Américains de prendre pied sur l'Internet pour y consulter les cours de la Bourse: les salles de discussions y sont très populaires et la possibilité de dialogues anonymes en temps réel en ont fait le terrain des fantasmes les plus v