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Libération

Les manifestations antirusses persistent à Grozny. Le commandant des troupes russes menace de faire tirer sur les quelque 10.000 manifestants tchétchènes.

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publié le 7 février 1996 à 1h39

Moscou, de notre correspondant

Pour le troisième jour consécutif, la place principale de Grozny ne désemplit pas. Quelque dix mille partisans du président indépendantiste Djokhar Doudaïev manifestaient toujours, hier, au centre de la capitale tchétchène, malgré la menace du commandant des troupes russes de faire ouvrir le feu sur le rassemblement en cas de «provocations». Le général Viatcheslav Tikhomirov a d'ailleurs singulièrement renforcé les postes de contrôle de l'armée fédérale qui s'était montrée étonnamment discrète depuis le début du mouvement. Et des hélicoptères ont lâché sur la ville une pluie de tracts dénonçant les dirigeants sécessionistes comme «ayant dégénéré en une bande de bandits tuant, violant son propre peuple». Le corps expéditionnaire aurait donc été dépêché par Moscou «pour protéger les vies et la prospérité de la population de Tchétchénie ainsi que son droit à déterminer librement sa destinée», précisent les pamphlets. En outre, selon des témoignages recueillis sur place par l'Agence France Presse, les forces russes ont bloqué à Argoun, à 15 km à l'est de Grozny, une colonne de 2.000 personnes venues de la région de Chali dans l'espoir de rallier la manifestation. Les soldats russes ont tiré en l'air et fait usage de grenades, blessant huit civils.

Réponse du berger à la bergère, le chef d'état-major des rebelles a décrété la mobilisation de tous ses boïviki, les combattants indépendantistes. «Des points fortifiés, des lignes de défense doivent être a