L'ETA a fait irruption hier dans la campagne électorale espagnole,
en assassinant Fernando Mugica, un dirigeant historique du socialisme basque de 61 ans. Ce conseiller juridique du PSE, le Parti socialiste d'Euskadi (Pays basque) la branche locale du PSOE , a été abattu d'une balle dans la nuque, dans une rue de San Sebastian, par deux terroristes cagoulés qui ont pris immédiatement la fuite à bord d'une voiture volée. Fernando Mugica «militait depuis trente ans et avait pris une part active dans la reconstruction du socialisme basque après la dictature», selon Ramon Jauregui, le secrétaire général du PSE, qui s'est indigné de ce nouvel attentat, comme l'ensemble de la classe politique espagnole.
Ami personnel de Felipe Gonzalez, dont il fut l'avocat dans la clandestinité, la victime était aussi le frère d'Enrique, tête de liste socialiste aux législatives du 3 mars prochain dans le département de Guipuzcoa et ministre de la Justice de 1988 à 1992. Les deux frères avaient soutenu Felipe Gonzalez lors de son élection à la tête du PSOE, au congrès de Suresnes, en 1974. L'ETA multiplie ces derniers temps les attentats «sélectifs» contre des dirigeants politiques, de droite comme de gauche. Il y a un an, était assassiné dans les mêmes conditions Gregorio Ordonez, une des principales figures au Pays basque du Parti populaire (PP) d'opposition. «L'ETA attaque sans discrimination de sigles politiques, nous soutenons tous la famille socialiste», condamnait aussi hier Jaime Mayo