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Libération
Reportage

Un scandale de prostitution enfantine secoue Séville. Des personnalités locales se retrouvent inculpées.

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publié le 7 février 1996 à 1h38

Séville, envoyé spécial

Les touristes ont déserté depuis longtemps la place d'Espagne, au coeur du parc Maria-Luisa de Séville. A 2 heures du matin, les faibles réverbères révèlent un ballet de silhouettes sous les arcades de l'immense bâtiment en demi-cercle construit pour l'Exposition internationale de 1929. Ces visiteurs furtifs ne sont pas là pour admirer les azulejos, les céramiques de la façade de l'ancien pavillon espagnol. Les jeunes tapineurs et leurs clients négocient la fellation sur la base de 5.000 pesetas (200 francs). Marcelo ­ «prostitué, mais pas homosexuel» ­, une gueule de mec, pas de chérubin, des attitudes, une démarche d'adulte, revendique ses 18 ans. «Les flics sont venus, ils ont pu voir mes papiers, je suis majeur, pas de problèmes...» Les patrouilles de police se sont faites plus nombreuses, «et les clients sont rares... depuis cette affaire de l'Arny».

Séville vit ces derniers jours au rythme des révélations sur le démantèlement d'un réseau de prostitution enfantine. Dans un quartier du centre, le pub Arny, rendez-vous nocturne d'homosexuels, offrait à certains de ses clients un peu plus que des strip-teases autour d'un verre. Dans l'arrière-salle, quelques chambres étroites permettaient de consommer de la chair de moins de 18 ans d'âge. L'enquête de près d'un an s'est soldée par une discrète descente de police suivie de la fermeture du pub, fin octobre. Le scandale a surtout fait l'effet d'une bombe il y a quelques jours avec le défilé dans le burea