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Libération

Boutros-Ghali refait ses comptes à l'ONU. Pour éviter la faillite, il veut plafonner les contributions des Etats membres.

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publié le 8 février 1996 à 1h38

New York, de notre correspondant

«Nous avons été totalement pris par surprise. C'est incroyable»: l'ambassadeur d'Italie à l'ONU, Paolo Fulci, ne décolérait pas hier, tout comme ses collègues européens qui faisaient preuve d'une absence peu commune de réserve diplomatique. Cette effervescence est née d'une proposition de Boutros Boutros-Ghali, le secrétaire général des Nations unies, visant à mettre en place un plafond de 20% voire 15% maximum du budget total de l'ONU à la contribution de chaque Etat membre, une formule d'abord avantageuse pour le premier contributeur, les Etats-Unis.

S'exprimant devant un parterre de diplomates assemblés depuis le début de la semaine pour se pencher sur les comptes de l'organisation internationale, Boutros Boutros-Ghali avait auparavant lancé un cri d'alarme désormais classique: «La crise financière nous a conduit au bord de la faillite (...), cette crise a atteint de telles proportions que nous devons agir dans les plus brefs délais.» La veille, Joseph Connor, le responsable de la gestion et des comptes de l'ONU, avait affirmé que les caisses seraient vides au 31 décembre et précisé que, dans ses services, on travaillait sur un projet de réduction des effectifs qui pourrait toucher 10% du personnel de l'ONU (14.200 personnes actuellement). La crise financière handicape également la capacité de l'ONU à mener de nouvelles opérations humanitaires ou de maintien de la paix.

Mais le secrétaire général est allé au-delà de ce simple rappel d'une sit