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Libération

Rwanda: le difficile retour des réfugiés. Le Zaïre va fermer deux camps de Hutus. Leur rapatriement inquiète le HCR.

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publié le 9 février 1996 à 1h35

Kigali, envoyé spécial

Réfugiés, militaires et miliciens, ils étaient tous partis ensemble, avec armes et bagages, à l'été 1994. Ce fut le grand exode des Hutus du Rwanda, les uns fuyant à cause de leur responsabilité dans le génocide de la minorité tutsie, qu'ils venaient de perpétrer, les autres à cause de l'arrivée au pouvoir à Kigali du Front patriotique rwandais (FPR), et, pour beaucoup, les deux en même temps. Dix-huit mois plus tard, dans quelles conditions peut-on organiser l'exode à rebours depuis Goma et Bukavu? Hier, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé la fermeture administrative, ce week-end, de deux camps, abritant un quart des Hutus toujours présents dans l'est du Zaïre, 237.000, sur un total d'un million de réfugiés. Parallèlement, pour des centaines de milliers d'autres Hutus, se prépare le grand retour, depuis la Tanzanie et le Burundi.

Maladroitement, à la place des autorités de Kinshasa, le HCR a rendu publique la «décision du Zaïre» de fermer deux camps ­ celui de Kibumba, près de Goma, abritant 190.000 réfugiés, et celui de Kashusha, près de Bukavu, qui en compte 47.000 ­ pour «accélérer le départ» des étrangers, installés au nord et au sud du lac Kivu. Aussitôt, «fatigué des gens qui parlent à notre place», le vice-Premier ministre zaïrois a accusé le HCR de «vouloir faire capoter l'opération». En fait, la décision qui vient d'être arrêtée est le fruit d'une concertation tripartite, instaurée, le 20 décembre à Genève,