La France est en train d'opérer une ouverture importante de sa
politique en direction de l'Asie. Dans cet immense continent qui réunit près des deux tiers de l'humanité et remporte depuis dix ans les taux de croissance les plus impressionnants de la planète, la Chine devrait tenir une place de choix. Telle est l'essence des différents messages délivrés cette semaine par la diplomatie française, à l'occasion de la visite en Chine d'Hervé de Charette. «L'Asie sera notre nouvelle frontière diplomatique et notre priorité s'oriente autour de l'importance que donne Paris à la Chine et aux relations franco-chinoises», a répété le ministre. C'est apparemment sous l'impulsion de Chirac que cet «élargissement de l'horizon diplomatique» s'est opéré. «Le Président, qui s'est rendu à plusieurs reprises au Japon et en Chine, n'a jamais dissimulé son intérêt intellectuel et politique pour cette région du monde», explique un diplomate. Début mars, Chirac doit assister au sommet euro-asiatique de Bangkok. Auparavant, il se rendra à Singapour, où il rencontrera peut-être l'ex-président Lee Kuan-Yew, l'un des personnages politiques les plus emblématiques et les plus controversés de la «renaissance asiatique».
Le changement d'attitude de la Chine sur la scène internationale a à l'évidence influencé ces réappréciations. Profitant de l'attrait de son marché et du boom de ses zones côtières depuis la relance économique de 1992, la Chine manifeste désormais la volonté d'être reconnue et traitée comme