Bangkok, de notre correspondant
Scandales financiers, affaires de moeurs, drogue, meurtres... Le bouddhisme thaï est dans tous ses états. Dernière affaire: Yodchat Suaphu, un bonze de 21 ans, a été condamné, le 31 janvier, à la peine capitale pour le meurtre de Johanne Masheder, une jeune touriste anglaise qui visitait le temple Tham Khao Poon de Kanchannaburi, à l'ouest de Bangkok. Les quotidiens nationaux en ont fait leurs manchettes et raconté, avec force détails, ce fait divers. Le moine avait d'abord tenté de violer la jeune femme. Puis il lui avait fracassé le crâne à l'aide d'un pavé avant de lui voler 600 bahts (120 francs) et un appareil photo. Auparavant, il avait violé et dépouillé une touriste autrichienne. L'argent volé lui permettait de se procurer des tablettes d'amphétamine. Les enquêteurs ont effectué des tests de toxicomanie sur dix autres bonzes de Tham Khao Poon. Trois tests se sont révélés positifs...
Le chef de la police nationale, le général Pochana Boonyachinda, n'a pas hésité à conclure publiquement: «Les pagodes sont devenues des refuges pour les criminels. Beaucoup de bonzes ont un mandat d'arrêt qui les attend...» Le bouddhisme est, en Thaïlande, religion d'État. Les membres de la Sangha (le clergé bouddhique) passaient pour personnages sacrés à l'intégrité indiscutable. Mais devant l'accumulation des scandales, sexuels ou financiers, beaucoup de fidèles parlent effectivement de crise morale et de déclin au royaume du bouddhisme du Theravada (Pet