Cedar Falls (Iowa),
envoyé spécial Pamela Bolick, la femme du dentiste de Waterloo, la bourgade voisine, attend Steve Forbes au premier étage du restaurant Old Broom Factory, pancarte à la main. Au verso: Perrot 92. Au recto: Forbes 96. «Ce que Ross Perrot n'a pas pu faire en 1992 comme candidat indépendant, dit-elle, Steve Forbes peut le faire sous l'étiquette républicaine: ce n'est pas un politicien professionnel. Et les politiciens mentent comme ils respirent.» Autour d'elle, les convives du comité local de soutien au patron de presse milliardaire, approuvent.
A la veille du caucus de l'Iowa, et une semaine avant les primaires du New Hampshire, le score de Steve Forbes dans la course à l'investiture du Parti républicain est la grande question du moment. Parti de 3% des intentions de vote, les sondages le voient aujourd'hui talonner Bob Dole, le chef de file de la majorité républicaine au Sénat, jusqu'alors grand favori républicain dans la course à la Maison Blanche.
«Je ne suis pas absolument sûr que Forbes soit à la hauteur», reconnaît Leonard Hare, une soixantaine d'années, patron d'une petite usine de matériel agricole. Admirateur avoué de Bob Dole, il hésite encore. «Dole n'est pas en position de battre Clinton: en choisissant l'outsider Forbes, on limite le risque de voir Ross Perrot ou un nouveau candidat indépendant diviser à nouveau le vote républicain.» Pour lui, comme pour ses voisins de table, la fortune personnelle de Forbes évaluée à 438 millions de dollars