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Libération

Les réfugiés rwandais du Zaïre acculés au retourLes soldats zaïrois encerclent le camp de Kibumba.

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publié le 14 février 1996 à 1h21

Kigali,

envoyé spécial L'étau est en place autour du camp de Kibumba, au nord-est de Goma. Hier, au lever du jour, quelque 250 militaires zaïrois ont pris position autour du vaste site volcanique qui, depuis août 1994, abrite 190.000 Hutus ayant fui le Rwanda, distant seulement de 7 kilomètres à vol d'oiseau. Formant un arc de cercle ouvert sur la frontière du pays d'origine des réfugiés, les soldats zaïrois ont désigné à ces derniers ce qui leur reste comme voie de sortie: le retour. Mais hier soir, le rapatriement des Rwandais, en principe toujours volontaire, n'avait pas encore commencé. Au terme du premier jour d'un face-à-face insolite entre militaires plantés autour d'une cité de bâches bleues et des réfugiés grimpant sur des tertres pour constater leur encerclement, la liste des candidats au départ n'était pas plus longue que d'habitude. Selon un responsable du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), elle ne comportait que «quelques dizaines» de noms.

Cependant, comme l'avait annoncé samedi le ministre de l'Intérieur Gustave Malumba, le Zaïre conçoit son «programme de rapatriement ciblé» comme une montée en pression. L'encerclement vise à empêcher le va-et-vient entre le camp de Kibumba et Goma où des réfugié

Les organismes spécialisés des Nations unies, notamment le Programme alimentaire mondial (PAM) et le HCR, s'engageront-ils dans cette logique de coercition graduée? Officiellement il n'en est pas question. Mais, en fait depuis de longues semai