Sarajevo,
envoyé spécial Quel est l'enjeu politique de l'arrestation des militaires serbes dans la capitale bosniaque? La question redoublait d'intérêt après deux nouveaux épisodes survenus hier. Le premier était l'annonce, dans la matinée, de la détention et d'un transfert éventuel vers La Haye de quatre d'entre eux, qui normalement auraient dû être relâchés. Rappelons les faits: samedi dernier, six militaires sont arrêtés par la police bosniaque, qui rejoignent quatre autres déjà emprisonnés. Lundi, deux, le général Djordje Djukic et le colonel Aleksa Krsmanovic, sont transférés et écroués à La Haye, à la demande du Tribunal pénal international (TPI), tandis que quatre sont libérés et que quatre autres doivent l'être incessamment. Surprise donc, mercredi matin, lorsque le ministère des Affaires étrangères bosniaque infirme cette libération. Et branle-bas diplomatique, à la Maison Blanche, où Warren Christopher appelle Alija Izetbegovic, à l'état-major de l'Otan, dans les chancelleries, pour convaincre les Bosniaques de libérer ces prisonniers. Intervention musclée, aussi, de l'émissaire américain Richard Holbrooke, qui devait finalement obtenir la libération des détenus.
Pourquoi cette réticence bosniaque à laisser partir ces militaires? Quand faut-il punir de «gros poissons» (l'un d'eux serait un sbire notoire du chef de guerre belgradois Arkan)?. Est-ce que le pouvoir bosniaque tentait de les échanger contre le photographe bosniaque détenu par les Serbes et accusé de crime