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Libération

Samper sous le coup d'une enquête. Une mise en accusation du président colombien pourrait suivre.

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publié le 16 février 1996 à 1h14

La position du président colombien Ernesto Samper, soupçonné d'avoir

financé sa campagne électorale par des narcodollars, paraît désormais extrêmement menacée. Mercredi soir, le procureur général, Alfonso Valdivieso, considéré comme un «incorruptible», a accusé le chef de l'Etat «d'enrichissement illicite, faux, fraude électorale et non-dénonciation». Le président Samper a aussitôt réitéré son innocence mais, hier, la commission parlementaire chargée de l'affaire décidait de rouvrir une enquête qui pourrait déboucher sur la mise en accusation du chef de l'Etat.

Constituée par quinze parlementaires ­ dix du parti libéral, la formation de Samper, et cinq conservateurs ­, la commission dispose de trente jours, renouvelables une fois, pour décider si le chef de l'Etat doit être poursuivi et recommander à la chambre des députés une mise en accusation formelle. La chambre peut alors réclamer un jugement dont serait chargé le Sénat, qui doit encore demander à la Cour suprême de justice de prendre l'ultime décision. Un processus long et complexe qui pourrait se prolonger jusqu'en 1997.

Mercredi, trois ministres ­ de l'Intérieur, des Affaires étrangères et des Communications ­ ont par ailleurs été accusés par leur ancien collègue de la Défense Fernando Botero, lui-même détenu dans le cadre de l'affaire, de «grandes irrégularités» dans la campagne présidentielle. Le même jour, le sénateur Gustavo Espinosa, membre du parti libéral, a été arrêté sous l'accusation d'avoir illégalement finan