Sarajevo,
envoyé spécial Quarante-huit heures avant le sommet de Rome où vont se retrouver les présidents serbe, bosniaque et croate, pour relancer le processus de paix, un commando de l'Ifor a arrêté jeudi soir, à l'ouest de Sarajevo, trois Iraniens et neuf Bosniaques, dans une maison pleine d'armes et d'explosifs.
Le chalet isolé était situé sur le massif de Duzina, à 40 kilomètres de la capitale, dans une région sous contrôle de l'armée bosniaque. A l'intérieur, un portrait de l'imam Khomeiny et deux billets d'avion Zagreb-Téhéran ont indirectement confirmé la validité des passeports des trois Iraniens interpellés. Un manuel d'instruction militaire, des produits de maquillage, un tube de gel pour la douche rempli d'explosifs, deux jouets piégés, des détonateurs et des mitraillettes, ne laissaient aucun doute sur les projets des locataires de cette maison. Dans la matinée de vendredi, l'ambassade d'Iran protestait contre la détention de trois de ses citoyens par des Américains, mais sans succès. En fin de journée, ceux-ci n'avaient toujours pas été remis à la police bosniaque. Les services de renseignements de l'Ifor voulaient à l'évidence continuer leurs interrogatoires.
L'activité de ce chalet ne suscite guère de mystère. Un centre de formation pour terroristes bosniaques islamistes, coordonné par des spécialistes iraniens, avec pour objectif des raids dans l'Europe occidentale. L'origine croate de la découverte est assez vraisemblable. Les Croates, comme les Américains,