Menu
Libération

En Turquie, Yilmaz hésite à s'allier au parti islamisteLa droite libérale préférerait gouverner seule.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 février 1996 à 1h08

Istanbul,

de notre correspondant Le dirigeant de la droite libérale turque, Mesut Yilmaz, semble au dernier moment hésiter à franchir le pas «historique» d'une coalition gouvernementale avec les islamistes du Refah, exigeant dimanche de former seul un gouvernement minoritaire, avec le soutien extérieur du parti de Necmettin Erbakan. Le Refah (Parti de la prospérité, islamiste) avait remporté d'une courte tête les élections législatives du 24 décembre dernier avec 21,6% de voix et 158 sièges sur 550.

Les marchandages sur un gouvernement de coalition avec l'Anap ou Parti de la mère patrie (19,6% des voix) de Mesut Yilmaz se sont poursuivis toute la semaine, et l'annonce officielle de l'accord définitif entre les deux partis était attendue pour dimanche. L'accord prévoyait une alternance au poste de Premier ministre entre les deux leaders. Necmettin Erbakan a déjà été, en 1974, vice-Premier ministre dans une coalition avec les sociaux-démocrates, puis, en 1978, avec la droite et Suleiman Demirel, l'actuel chef de l'Etat. Mais la situation alors était différente, et le Parti du salut national qu'il dirigeait à l'époque était nettement moins radical que le Refah. L'entrée au gouvernement de ce parti, qui dans son programme remet ouvertement en cause la laïcité inscrite dans la Constitution et l'ancrage vers l'Europe au travers de l'union douanière, continue de susciter de très nombreuses résistances.

Au moins 20 députés qui forment l'aile progressiste et laïque de l'Anap s'opposerai