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Libération

A Madrid, l'Espagne unie contre l'ETALa population s'est mobilisée en masse contre le regain de violence.

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publié le 21 février 1996 à 0h59

Madrid,

de notre correspondant Depuis quinze ans, Madrid n'avait pas connu une telle manifestation. C'était pour défendre la démocratie, au lendemain de la tentative de coup d'État du 23 février 1981. Lundi soir, à nouveau, plus de 800.000 personnes, selon la préfecture, ont défilé en silence, en plein centre de la capitale, sous une unique banderole: «Contre le terrorisme et la violence, pour la liberté.» Une réaction impressionnante de calme après les derniers attentats de l'ETA, et notamment les assassinats, mercredi dernier, de l'ancien président du Tribunal constitutionnel, Francisco Tomas y Valiente, et, une semaine auparavant, du dirigeant historique du socialisme basque, Fernando Mugica.

La manifestation n'avait été convoquée que dimanche, mais les Madrilènes ont répondu en masse à l'appel unanime de tous les partis politiques, syndicats ou organisations diverses. Une manifestation a également réuni 60.000 personnes à Valence, la ville natale de Francisco Tomas y Valiente, l'un des plus prestigieux juriste du pays et symbole de l'encore jeune démocratie espagnole. D'autres défilés ont eu lieu à Séville, Pampelune ou Algésiras.

Jamais la réaction contre le terrorisme de l'ETA n'avait été aussi ferme en Espagne, mais jamais non plus l'organisation séparatiste basque n'avait fait irruption avec une telle violence dans une campagne électorale. Si besoin était, la manifestation de lundi démontre une nouvelle fois que l'ETA a perdu sa bataille particulière qui vise à déstabi