Le Qatar a annoncé hier avoir déjoué une tentative de coup d'Etat,
menée «avec le soutien de l'étranger», qui pourrait bien être un nouvel épisode de la lutte politico-familiale pour le trône de l'un des Etats les plus riches du monde. C'est en tout cas ce que laissaient entendre hier les autorités qatariotes en précisant que se trouvaient, parmi les «saboteurs» arrêtés, des bédouins fidèles à l'émir déchu, cheikh Khalifa ben Hamad Al-Thani. Sept officiers de l'armée et de la police, appuyés par 40 soldats et policiers, seraient également impliqués dans cette tentative de putsch, qui aurait eu lieu samedi.
L'émir Khalifa vit en exil depuis que son fils Hamad, 45 ans, profitant d'un voyage de son père en Suisse, s'est emparé du trône le 27 juin 1995. Réfugié en France dans un premier temps, l'ancien émir s'est installé à Abou Dhabi, et a entrepris une tournée pour obtenir l'appui des dirigeants et reprendre le pouvoir. Aucun ne lui a jusqu'ici apporté publiquement son soutien. L'émir Khalifa a pourtant mis toutes les chances de son côté en faisant transférer sur son compte personnel en Suisse, dès son éviction, les fabuleuses réserves financières que le Qatar tire de ses gisements de gaz. Ce qui lui aurait permis notamment de lever une armée dont le commandement a été confié à l'ancien supergendarme de l'Elysée, le capitaine Barril (voir Libération du 29/01/1996).
Son fils, Cheikh Hamad, diplômé de l'Académie militaire de Sandhurst, a en revanche été rapidement reconnu comme ém