Jon Idigoras, le porte-parole de Herri Batasuna (HB, Unité populaire
en basque), la coalition politique proche de l'ETA, a été interpellé hier matin, sur ordre de l'Audience nationale de Madrid, le tribunal chargé notamment des affaires de terrorisme. Jon Idigoras est inculpé de «collaboration active» avec un mouvement terroriste. Au cours de sa campagne aux élections du 3 mars, HB voulait diffuser dans ses meetings et autres réunions un spot électoral, désormais interdit, qui donnait la parole à trois membres cagoulés de l'organisation séparatiste basque. A la suite d'une demande du procureur général de l'Etat, l'Audience nationale a estimé que «les limites de la liberté d'expression étaient dépassées». Jon Idigoras avait refusé, mardi, de répondre à la convocation du juge d'instruction, mais n'a offert aucune résistance lors de son arrestation, près de son domicile d'Amorebieta, dans la banlieue de Bilbao. Il devait être transféré à Madrid en fin d'après-midi. Les dirigeants de HB estiment qu'ils «n'ont pas de comptes à rendre à la justice de l'Etat espagnol» et que l'interdiction du spot électoral suppose une «nouvelle persécution contre la gauche nationaliste». La coalition est la «face légale» de l'ETA et défend ses idées depuis les législatives de 1979. En 1993, avec 206.000 voix, HB avait obtenu deux députés, qui, comme par le passé, ont refusé de siéger. L'interpellation d'Idigoras s'inscrit dans le climat de tension d'une campagne électorale dominée par le terroris