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Libération

Le gouvernement espagnol ne lâche plus les BasquesNouvelle arrestation d'un leader d'Herri Batasuna.

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publié le 23 février 1996 à 0h54

Madrid, de notre correspondant

Le bras de fer entre la justice espagnole et la mouvance indépendantiste basque continue au point d'éclipser une campagne électorale extrêmement tendue après les derniers attentats de l'ETA. Hier en fin d'après-midi, le porte-parole de la coalition indépendantiste basque Herri Batasuna, Floren Aoiz, a été arrêté par la Garde civile à Saint-Sébastien. Il est accusé d'avoir menacé le préfet de Navarre en «l'avertissant» qu'il aurait à répondre tôt ou tard de la supposée «guerre sale» contre les indépendantistes dans cette région. Député au parlement autonome de Navarre, Floren Aoiz s'était refusé à répondre aux convocations du Tribunal suprême navarrais à deux reprises. A Madrid, Jon Idigoras, l'autre porte-parole de HB, a été placé mercredi soir en détention préventive, inculpé de «collaboration active» avec un mouvement terroriste: HB tente de diffuser dans ses meetings une cassette vidéo qui donne la parole à trois membres de l'organisation séparatiste basque. Chargé de l'affaire, le juge d'instruction Baltasar Garzon a prévenu hier les autres membres de la direction collective de HB qu'ils pourraient également avoir à répondre devant la justice si la coalition insistait dans la diffusion de ce «spot» électoral particulier qui, selon lui, «dépasse les limites de la liberté d'expression».

La prompte réaction de la justice espagnole ­provoquée par le parquet, à la demande du gouvernement­ s'inscrit dans un climat de rejet général des derniers at