Au moment où Bill Clinton annonçait une série de mesures de
rétorsion contre Cuba, à la suite de la destruction de deux avions privés américains par l'aviation cubaine, les Etats-Unis ne sont pas parvenus à faire adopter par le Conseil de sécurité de l'ONU la ferme condamnation de Cuba qu'ils souhaitaient. Le texte, adopté dans la nuit de lundi à mardi, se contente de «déplorer vivement la destruction de deux avions civils, abattus par les forces aériennes cubaines», et charge l'organisation de l'aviation civile d'une enquête.
Cette déclaration, lue par la représentante américaine à l'ONU, Madeleine Albright, est très adoucie par rapport à la proposition américaine. Son contenu est en grande partie le résultat d'un compromis négocié pendant la nuit entre les Américains et les Russes, afin de faire sauter la source principale de blocage, venue des Chinois. Pékin refusait que le Conseil ne se prononce avant d'avoir entendu le ministre des Affaires étrangères cubain, Roberto Robaina Gonzales, attendu le lendemain à New York. Le Conseil a finalement écouté, vers 3 heures du matin, une intervention du représentant de Cuba à l'ONU, qui a rappelé la position de son gouvernement, pour qui la destruction des avions est une réponse à une «provocation» de «terroristes».
Bill Clinton, pour sa part, s'est employé lundi à circonscrire les retombées, tant diplomatiques que politiques, de cette affaire. Tout en condamnant ce qu'il a qualifié de «violation flagrante du droit international», le