La Havane, correspondance
La Havane, visiblement assurée de prouver que les deux avions de l'organisation anticastriste «Hermanos al Rescate» (Frères à la rescousse) ont bien été abattus au-dessus des eaux territoriales cubaines, a accepté, hier, d'accueillir la commission d'enquête de l'Organisation internationale de l'aviation civile (Oaci), comme l'a demandé le Conseil de sécurité de l'ONU. La veille, le gouvernement cubain se disait cependant prêt à «affronter et à écraser des attaques militaires, si les circonstances l'imposent, comme au cours de la tentative d'invasion de la baie des Cochons, dont le 35e anniversaire est célébré cette année». Ces diatribes, qui rappellent les moments les plus critiques de la guerre froide, se veulent la réponse aux «menaces» proférées par Warren Christopher, le secrétaire d'Etat américain, quant à de possibles «réactions militaires» des Etats-Unis.
Malgré cette concession aux Nations unies, de nombreux Cubains, notamment dans les milieux économiques, qui oeuvrent depuis trois ans pour remettre à flot le pays en s'associant avec le capital étranger, n'en croient toujours pas leurs oreilles, et se demandent comment le gouvernement a pris le risque de mettre à bas leurs efforts en quelques secondes. Alors que les relations Cuba-Etats-Unis semblaient avoir pris, ces derniers mois, le cours d'une normalisation, lente mais progressive (rétablissement des communications téléphoniques, accord migratoire, dialogue avec les secteurs modérés de la