Sydney, de notre correspondante
Samedi soir, les rues de Sydney appartiendront aux homosexuels qui s'abandonneront à la folie de leur défilé annuel. Dans la nuit, les Australiens connaîtront le nom de leur Premier ministre, celui qui les mènera à la veille de l'an 2000 et des Jeux olympiques de Sydney. Les travaillistes, au pouvoir depuis 1983, espèrent emporter leur sixième victoire consécutive, mais la coalition libéraux-nationaux a, jusqu'à la veille du scrutin, conservé la première place des sondages. D'une courte tête.
En 1993, lors des dernières élections fédérales, l'avance de l'opposition était plus marquée qu'aujourd'hui, mais les travaillistes avaient bousculé tous les pronostics et gardé bien en main, avec une majorité renforcée, les affaires du pays. Les Australiens ont suivi d'une oreille distraite une campagne sans grande saveur. Elle fut, comme à l'habitude, émaillée de spots télévisés, où l'exercice consiste non pas à promouvoir les idées d'un parti mais à démolir celles des autres.
Il y a 48 heures, les travaillistes pensaient avoir trouvé une arme fatale pour clouer le bec de l'opposition. Des lettres qui prouvaient que leurs adversaires, en cas de victoire, avaient l'intention de réduire de 15% le budget alloué aux Etats qui composent la fédération australienne. Les lettres étaient fausses et le pétard a explosé aux mains des travaillistes, sans que l'on sache quel parti avait tendu un piège à l'autre.
A pratiquer une politique de droite, la gauche a perdu de