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Libération
Reportage

L'«Asie battante» lancée dans la course aux gratte-cielLes métropoles asiatiques rivalisent de vastes chantiers, souvent anarchiques, pour rattraper l'Occident.

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publié le 2 mars 1996 à 3h18

Bangkok, de notre correspondant Point culminant avec ses 421 mètres, Kuala Lumpur Tower domine aujourd'hui de sa hauteur la rangée de gratte-ciel qui barre l'horizon de la capitale malaisienne. Mais, déjà, les grues fonctionnent jour et nuit pour rassembler les 88 étages bâtis par la société national d'hydrocarbures, qui culmineront à 450 mètres ­ soit 7 mètres de plus que la Sears Tower de Chicago, qui est actuellement le building le plus haut du monde. «Nous voulons contruire les plus beaux édifices au monde. Nous allons prouver au reste du monde que la Malaisie est un pays développé et industrialisé», disait au début des travaux Abdul Rahim, ingénieur en chef du chantier Petronas Towers.

La Malaisie est peut-être l'un des meilleurs exemples de la «folie des grandeurs» qui touche toute l'Asie de l'Est. Au total, d'importants projets d'infrastructures ­ des tours Petronas à l'aéroport le plus moderne au monde ­ ont été lancés ces dernières années par le gouvernement de Kuala Lumpur. Leur coût est évalué à 163 milliards de ringgits (326 milliards de francs). «En seulement trente-huit ans, la Malaisie est passée d'un pays dont l'avenir était incertain à un pays dont le développement est mondialement reconnu. Il nous reste encore vingt-cinq ans pour réaliser Vision 2020... Notre avenir est planifié et assuré. Pour une fois, dans notre histoire, nous avons pris de l'avance», déclarait récemment le Premier ministre malaisien, Mohammed Mahathir, pour qui modernisation rime avec gi