Madrid,
de notre correspondant Après quinze jours d'une campagne électorale plutôt morne, reflet peut-être du désenchantement de l'Espagne, les leaders politiques se sont échauffés dans la dernière ligne droite. Felipe Gonzalez a retrouvé ses accents batailleurs, jeudi à Barcelone, devant quelque 45.000 électeurs acquis d'avance, qui l'ont interrompu près de dix minutes au cri de «président, président» (du gouvernement). Le numéro un socialiste s'est senti rajeunir: «Nous allons gagner, vous verrez la tête qu'ils vont faire dimanche soir.»
«Ils», ce sont les autres, José Maria Aznar et ses troupes du Parti populaire (PP), à peu près sûrs de leur victoire. A la même heure, ils s'étaient donné rendez-vous au stade de Valence, trop petit malgré ses 45.000 places. Fidèle à l'image modérée qu'il travaille pour se tailler un costume d'homme d'Etat, Aznar a gardé profil bas: «Je suis seulement un honnête homme qui a un projet pour l'Espagne, je n'ai aucune baguette magique.» Une précaution qui peut servir au lendemain des élections: il s'est bien gardé, tout au long de la campagne, de promettre la lune. Et les experts cherchent encore, dans les programmes des uns et des autres, ce qui devrait changer à partir du 4 mars. «Freiner les dépenses publiques et réduire les impôts favorisera la croissance, et réduira donc le chômage», annonce le leader du PP, jurant qu'il ne touchera pas aux prestations sociales.
Il ne défend, répète-t-il, «aucune idéologie». Mais les socialistes ont brandi l