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Libération

Raz de marée conservateur en AustralieLes libéraux-nationaux récoltent deux fois plus de députés que les travaillistes.

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publié le 4 mars 1996 à 3h16

Sydney,

de notre correspondante «Le massacre d'Howard!» On imagine difficilement le très discret leader de la coalition des libéraux et des nationaux avec une tronçonneuse à la main, mais la presse australienne n'a pas lésiné sur les superlatifs pour qualifier le succès de John Howard, qui a balayé, lors des élections fédérales de samedi, treize ans de pouvoir travailliste. Les sondages annonçaient une victoire, le scrutin accouche d'un raz de marée. Après les décomptes définitifs, la coalition héritera à la Chambre des députés d'un nombre de sièges environ deux foix supérieur à celui des travaillistes.

Pourtant, après des années d'une dure récession, l'économie australienne reprenait du poil de la bête avec une inflation maîtrisée et un taux de chômage réduit à 8%. Mais l'Australie n'a pas retrouvé son insouciance, celle des années dorées où l'exportation des matières premières suffisait à lui assurer des revenus solides et une vie paisible. Les travaillistes ont libéré l'économie, diminué les taxes douanières, fait flotter le dollar, ouvert les portes du pays pour que s'y engouffre le vent du large... Mais trop de bourrasques ont décoiffé les Australiens en quête de leur identité. Ils savent (et la plupart le souhaitent) qu'il faudra couper les dernières amarres qui les retiennent à la vieille Angleterre, mais cet avenir asiatique, tant vanté par les travaillistes, les effraye encore. Le projet d'une République australienne les séduit; Paul Keating, le Premier ministre sorta