Madrid,
de notre correspondant «Devant la tournure prise par les événements, José Maria Aznar s'inscrit à un cours de sardane.» Ricardo et Nacho, les caricaturistes d'El Mundo, montrent le leader du Parti populaire s'essayant, jambe en l'air, à la danse typique catalane. Au lendemain des élections du 3 mars, le dessin résume bien les efforts que va devoir déployer le PP pour gouverner: la trop courte victoire d'Aznar ne lui offre qu'une seule et unique solution, s'allier avec les nationalistes catalans de Convergencia i Unio. Sans l'appui des 16 députés de CiU, le virtuel chef du nouveau gouvernement de droite court le risque de ne même pas passer le vote d'investiture: les voix des 156 députés PP ne font pas le poids face aux 166 votes négatifs prévus en face (141 socialistes, 21 communistes et 4 nationalistes de gauche).
Rallier les Catalans suppose de surmonter des divergences loin d'être de détail. Elles touchent à la conception même de l'Espagne, divisée en 17 communautés autonomes. Le Pays basque et la Catalogne, reconnues comme «historiques» par la Constitution de 1978, sont en pointe à l'heure de réclamer plus d'autonomie. «Le premier pas que doit faire Aznar, c'est, au minimum, de reconnaître que l'Espagne est un Etat plurinational», a exigé hier CiU. «La Catalogne est une nation, explique Meritxell Borras, porte-parole adjointe de CiU, elle a des droits à revendiquer pour sa culture, sa langue...» José Maria Aznar reconnaît peu et connaît mal le nationalisme catalan.