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Libération

Premier tour de l'élection présidentielle aux Comores

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publié le 6 mars 1996 à 3h07

Aux Comores, où il n'existe plus de parlement ni de gouvernement

élus, où le président sortant ­ Mohamed Saïd Djohar ­ n'exerce plus de fonction officielle depuis qu'il est revenu de son exil forcé à la suite du putsch de Bob Denard, en septembre dernier, et l'intervention militaire française subséquente, le premier tour de l'élection présidentielle devrait départager aujourd'hui quinze candidats rivalisant pour la magistrature suprême... En l'absence d'état-civil, quelque 290.000 électeurs trem-peront leur doigt dans l'encre indélébile et feront leur croix en face d'un des prétendants, huit représentants de partis et sept candidats indépendants. Le scrutin, surveillé par une soixantaine d'observateurs étrangers, est financé pour les deux tiers de son coût ­ quelque 2,5 millions de francs ­ par la communauté internationale.

Accédant à une «demande unanime», la France a maintenu sur place un détachement militaire d'une cinquantaine d'hommes, reliquat de sa force d'intervention qui, début octobre, avait délogé de l'archipel Bob Denard, venu s'emparer du pouvoir à Moroni avec une trentaine de mercenaires européens. Autre démarche consensuelle: avant de se présenter au suffrage universel, les candidats les mieux pla-cés ­ notamment Abbas Djoussouf, d'une alliance de six partis d'opposition, et Mohamed Taki Abdulkarim, pourtant soupçonné de vouloir politiser l'islam ­ sont tous passés à Paris pour une visite d'investiture chez l'octogénaire «Monsieur Afrique» du gaullisme, Jacques