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Libération

8 mars, les femmes pour mémoireFemmes battues, violées: la violence va de pair avec l’inégalité.

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Journée internationale des droits des femmesdossier
publié le 8 mars 1996 à 3h01

On aurait tort de railler celles qui, à Manille, Athènes ou Sydney,

vont se retrouver aujourd'hui pour célébrer le 8 mars, même si l'idée d'une Journée internationale dédiée à la femme a quelque chose de gênant pour ceux qui croient dur comme fer à l'universalité des droits de l'homme. Lancé, en 1910, par l'Internationale socialiste et officialisé, en 1977, par les Nations unies, le 8 mars a tout de même permis depuis le début de ce siècle de briser le silence et de faire avancer l'idée de l'égalité sociale et juridique entre les sexes. Reste que l'on continue de se heurter à une porte fermée, celle de la sphère privée, celle ou s'exercent dans la plus grande discrétion toutes les violences physiques et symboliques de la subordination de la femme à l'homme. Infanticides des filles, femmes battues, femmes violées, femmes répudiées, femmes brûlées, pour de sinistres histoires de dots ou des motifs qui n'ont même pas l'excuse de la misère: une enquête citée par la dernière lettre de l'Unicef indique que 72% de la violence maritale au Bangladesh a pour motif «retard dans le service du repas au mari»...

La IVe Conférence mondiale sur les femmes, qui a réuni, il y a six mois à Pékin, des gouvernements à plus de 90% masculins, a prouvé, s'il en était besoin, que les résistances à l'idée d'égalité étaient grandes quand il était question du statut personnel de la femme, de son droit à gérer sa vie familiale et sexuelle, à être autonome. La recherche du consensus entre les Etats partici