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Libération

Taiwan: les Américains en renfortFace aux menaces chinoises, ils envoient un autre porte-avions.

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publié le 12 mars 1996 à 2h52

Taipeh, envoyée spéciale

Déployant une carte aérienne de la région, le commandant de bord du vol quotidien Macao-Taipeh indique une trajectoire en pointillé. «A partir du 12 mars, nous serons obligés de dévier notre plan de vol de 12 milles nautiques (environ 20 km) plus à l'est de la route habituelle. Nous prenons une marge de sécurité pour éviter la zone dangereuse.» L'armée chinoise entame aujourd'hui des manoeuvres navales et terrestres à «balles réelles» dans le sud du détroit qui relie Taiwan au continent communiste. Cet exercice d'«intimidation» est la démonstration de force la plus importante jamais réalisée par l'armée chinoise depuis que Pékin a annoncé l'année dernière sa détermination à «réunifier» la mère patrie. Le 23 mars, les Taiwanais procéderont à la première présidentielle directe jamais intervenue dans un pays de culture chinoise. Pékin espère influencer le scrutin en limitant la marge de manoeuvre de la minorité indépendantiste et du président sortant, Lee Teng Hui. Depuis le 8 mars, la Chine a aussi lancé une campagne de tirs de missiles chargés à blanc sur deux cibles situées à la lisière des eaux territoriales taiwanaises.

A Taiwan, ces menaces n'empêchent pas la vie quotidienne de se poursuivre en apparence normalement. Le sentiment affiché de fierté et de défiance par rapport à l'évolution démocratique de l'île laisse néanmoins filtrer une certaine inquiétude. Le climat de tension fait les titres de toute la presse locale. Le China Post annonçait hi