Budapest,
correspondance L'acquittement, le 4 mars, d'Albert Szabo, un néonazi hongrois jugé pour des propos racistes et antisémites, n'en finit pas de faire des vagues en Hongrie. Le Parlement a ainsi amendé d'urgence mardi le code pénal hongrois afin de poursuivre de manière plus efficace les délits et crimes racistes. Une modification jugée insuffisante par l'importante communauté juive de Hongrie.
Ouvrier tourneur d'une quarantaine d'années, à la tête de la Société du bien-être national, un mouvement en partie financé par des groupes d'extrême droite australiens et américains, Albert Szabo accuse les juifs et les Tziganes de dominer le pays, et se montre ouvertement négationniste, niant que les nazis hongrois aient tué et jeté des centaines de juifs dans le Danube durant l'hiver 1944.
Si ce mouvement reste marginal en Hongrie, ne regroupant guère plus d'un millier de membres, l'acquittement de Szabo et de cinq de ses acolytes a provoqué la stupeur et l'indignation des organisations antiracistes et de la communauté juive. Dans une interprétation très conservatrice de la loi, les juges de Budapest ont en effet estimé que la liberté d'expression pouvait comporter des pensées choquantes et qu'il n'était pas du ressort du tribunal de porter un jugement sur les événements historiques. «Aucune de ces déclarations n'est de nature à offenser, individuellement ou collectivement, une communauté», ont-ils estimé, concluant leur argumentation par un tour singulièrement sophiste: «Il n'y