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Libération

Un «french lover» aurait fait échouer une opération de la CIA en France

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publié le 14 mars 1996 à 2h45

Un rapport confidentiel remis lundi à la direction de la CIA dresse

un bilan extrêmement négatif des activités de l'agence en France, et en particulier d'une opération d'espionnage avortée menée à Paris jusqu'à l'an dernier, rapporte le New York Times d'hier. La découverte de ce réseau, rendue publique en février 1995 par Charles Pasqua, avait donné lieu à une situation embarrassante pour les Américains pris en flagrant délit d'espionnage économique sur leurs alliés. A la suite de cette affaire, au moins quatre agents américains basés en Europe ont été rappelés à Washington, dont le chef de poste de Paris, Dick Holm, et le chef de file des opérations clandestines de la CIA en Europe, Joseph Detrani.

Le rapport, qui devrait être transmis au Congrès, fait reposer l'essentiel des responsabilités sur Dick Holm, accusé de n'avoir pas pris les mesures nécessaires pour assurer le secret de l'opération. Mais ce serait une affaire de coeur qui aurait permis aux autorités françaises de découvrir l'opération, destinée à déterminer les positions françaises lors des négociations du Gatt et à contrer les activités d'espionnage économique des services français. Le maillon faible du réseau serait une femme présentée comme «la représentante en France d'une fondation américaine». D'après le New York Times, une liaison entre elle et sa principale cible ­ un «haut fonctionnaire français» ­ aurait achevé de fragiliser le réseau. Mis au courant, Holm aurait toutefois obtenu l'aval de son supérieur