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Libération

Lee Teng-hui en tournée électorale. Le président taiwanais tente de calmer le jeu et prône la démocratie.

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publié le 15 mars 1996 à 2h43

Archipel des Pescadores (îles Penghu),

envoyée spéciale Un président taiwanais en tennis blancs et col roulé, arborant en permanence ce gigantesque sourire qui fait pâlir tous les publicistes de pâte dentifrice. Une inauguration de pont, quelques danses du lion, des acrobates, une visite de temple, des fumées d'encens, un meeting chaleureux dans une salle des fêtes. Le tout dans le cadre d'îlots quasi déserts, noyés de soleil et entourés d'une mer turquoise. Difficile d'imaginer que ces scènes paisibles de tournée électorale se déroulaient jeudi dans l'archipel des Pescadores, au centre du détroit de Taiwan, devenu ces derniers jours l'un des lieux de plus haute tension de la planète. Au point que la 7e flotte américaine a mobilisé depuis la semaine dernière deux porte-avions et plusieurs sous-marins accompagnés de leur armada de soutien. A moins de soixante-dix kilomètres plus à l'ouest, l'armée chinoise a délimité une zone de dix-sept mille kilomètres carrés qui bloque la moitié sud du détroit, pour réaliser les plus grandes manoeuvres aéronavales de ces quarante dernières années. Au moment même où le président taiwanais visitait les îlots, l'armée populaire a déployé hier, au troisième jour de ses manoeuvres, plus de 40 navires de guerre et 20 escadrilles aériennes...

Mais c'est dans ce style d'homme politique en campagne que Lee Teng-hui a choisi de répondre aux mesures d'intimidation chinoises. Sous une présentation faussement décontractée, le président taiwanais a fait p