Taipeh,
envoyée spéciale La Chine a commencé à émettre jeudi des signaux apaisants en direction des États-Unis, tout en poursuivant ses manoeuvres militaires dans le détroit de Taiwan (lire ci-contre). Face aux assurances données par les Américains à Taiwan, en paroles et par l'envoi dans la région de la force navale la plus importante de ces dernières décennies, comprenant notamment deux porte-avions, la Chine a changé de tonalité. Ainsi, des responsables de l'Armée chinoise, cités par l'agence officielle de Pékin, ont annoncé que la Chine n'avait pas d'intentions agressives et avait besoin d'un environnement régional pacifique pour son développement. Et, à Washington, le Pentagone a fait savoir hier soir que la Chine l'avait informé qu'elle n'avait pas l'intention d'attaquer Taiwan.
Le secrétaire à la Défense américain, William Perry, a pour sa part estimé hier que les Chinois «devraient retourner dans leurs casernes» après la première élection présidentielle directe prévue à Taiwan le 23 mars. Auparavant, les États-Unis avaient fait savoir, par la voix de leur ambassadeur au Japon, Walter Mondale, que Washington «était prêt à remplir ses obligations» à l'égard de Taiwan, appelant la Chine à «réduire les tensions» et à reprendre le dialogue avec Taipeh.
A Pékin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Shen Guofeng, a précisé, pour calmer le jeu, que la Chine souhaitait développer des relations «saines et stables» avec Washington. Des rencontres et consultations