Au cours d'une grande cérémonie à New York, reliée par satellite à Addis-Abeba, au siège de l'Organisation pour l'unité africaine (OUA), Boutros Boutros-Ghali a lancé hier «l'initiative spéciale du système des Nations unies pour l'Afrique», un programme d'investissement de 25 milliards de dollars étalé sur dix ans. «Nous voulons dire solennellement à l'Afrique qu'elle n'est pas abandonnée», a déclaré le secrétaire général des Nations unies. Sous la houlette financière de la Banque mondiale dont le président, James Wolfensohn, était également présent, l'ONU veut «réorienter des ressources existantes», puis trouver de nouveaux fonds pour améliorer, surtout, l'éducation de base et les soins de santé primaire sur le continent. Il s'agirait de «la mobilisation la plus importante jamais effectuée par le système des Nations unies pour la population d'un continent».
Il s'agit, aussi, de mener pendant un an «une campagne de mobilisation politique» en faveur de l'Afrique, qui, heureuse coïncidence, permettra à l'actuel secrétaire général de l'ONU de battre campagne pour sa réélection. La Banque mondiale a pour sa part accepté de se charger de mobiliser l'essentiel plus de 85% des ressources nécessaires à l'initiative. Selon son représentant en Afrique du Sud, Stephen Kalsen, elle pourrait même effacer une partie de la dette des pays de l'Afrique sub-saharienne dont l'économie est jugée «solide». La décision à ce sujet, qui constituerait un changement de doctrine fondamental, devrait