Pour la seconde fois en cinq mois, un sommet des pays des Grands
Lacs le Rwanda, le Burundi, le Zaïre, l'Ouganda et la Tanzanie sera organisé comme une «réunion privée», en l'absence des principaux intéressés: quelque 1,9 million de réfugiés hutus que la communauté internationale cherche à faire rentrer chez eux. Après avoir rassemblé, en novembre dernier au Caire, les cinq chefs d'Etat de la région, l'ancien président américain Jimmy Carter doit les accueillir, ce week-end à Tunis, pour une nouvelle tentative de concertation. Ni les Nations unies, ni l'Organisation pour l'unité africaine (OUA), ni même le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) n'ont été conviés. En sa qualité de «facilitateur», discrètement soutenu par le département d'Etat américain, Jimmy Carter cherchera à concrétiser les engagements déjà maintes fois pris au sujet de la poursuite des «génocideurs» ayant fui le Rwanda, du retour en toute sécurité des autres réfugiés et, au Burundi, de la stabilisation du pays menacé d'une guerre ethnique autour d'un «pôle de modérés».
Première question: le Zaïre mettra-t-il à exécution sa menace de pousser hors de ses frontières plus de 1 million de réfugiés hutus? Malgré la «fermeture administrative» de plusieurs camps de réfugiés rwandais dans l'est du Zaïre, un haut responsable américain en doute «pour une raison digne du pays de Mobutu». Ce dernier, malgré l'unanimité du gouvernement et de la population zaïrois en faveur d'un «départ forcé», s'y opposerait e