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Libération

Pékin brouille les cartes dans le détroit de Taiwan. La Chine poursuit ses manoeuvres et parle... de paix.

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publié le 18 mars 1996 à 2h37

Taipeh, envoyée spéciale

La tension continue de monter dans le détroit de Taiwan alors que s'ouvre une semaine déterminante pour les relations entre la Chine et l'île nationaliste. Samedi prochain aura lieu à Taiwan la première élection présidentielle démocratique jamais organisée en cinq mille ans d'histoire chinoise. La Chine communiste, qui réclame la réunification de Taiwan au continent dont l'île est séparée depuis 1949, augmente ses pressions militaires pour tenter d'influencer le scrutin, en limitant les voix des indépendantistes et le score du président Lee Teng-hui, donné favori.

La campagne de tirs de missiles d'«intimidation» en direction de Taiwan, que l'armée chinoise a engagée le 8 mars, s'est achevée vendredi. Mais les grandes manoeuvres aéronavales organisées par l'armée populaire dans le sud du détroit doivent se poursuivre jusqu'au 20 mars. Elles seront renforcées à partir d'aujourd'hui par une troisième vague d'exercices, situés cette fois au nord du détroit, qui devraient se poursuivre jusqu'au 25 mars. Il s'agira des manoeuvres les plus proches du territoire taïwanais réalisées par la Chine depuis la dernière confrontation armée en 1958, à moins de 10 milles nautiques (18,5 km) du groupe des îles Matsu. En réponse, les Etats-Unis, engagés depuis 1979 à assurer la sécurité de Taiwan, ont envoyé aux abords de l'île un détachement de marine, la plus importante mobilisation depuis la guerre du Golfe.

Hier, le Premier ministre chinois, qui s'exprimait à l'occasi