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Libération

Le sommet des Grands Lacs accouche d'un film vidéo. Il est censé inciter au retour les réfugiés hutus.

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publié le 19 mars 1996 à 3h27

Peur, pouvoir et vidéo: pour inciter au retour près de deux millions

de Hutus, les Présidents des cinq pays riverains des Grands Lacs ­le Rwanda, le Burundi, le Zaïre, l'Ouganda et la Tanzanie­ ont enregistré une cassette vidéo appelée à être largement distribuée dans les camps de réfugiés. L'un après l'autre, en trente-cinq minutes d'interview, les chefs d'État ont donné des «assurances», voire des «garanties personnelles» pour un «rapatriement dans la dignité et la sécurité». Organisateur du sommet qui s'est achevé hier à Tunis, l'ancien président américain Jimmy Carter, dont c'était l'idée, a déjà indiqué la prochaine étape de sa stratégie de médiatisation: début mai, en coproduction avec CNN, une nouvelle réunion au plus haut niveau devra se tenir à Atlanta, siège de la fondation Carter, et aussi de la chaîne américaine de télévision câblée. Si, à l'occasion, le tournage d'un clip était envisagé, il faudrait cependant résoudre un problème pour le président Mobutu: considéré comme antidémocrate, il est actuellement interdit de séjour aux États-Unis en dehors d'un périmètre de trente-cinq kilomètre autour du siège, à New York, des Nations unies...

En l'absence de résultats concrets après trois jours de «dialogue approfondi», Jimmy Carter, lors d'une conférence de presse de clôture, a souligné hier l'engagement moral des Présidents réunis. «Ils ne sont pas de dictateurs et, évidemment, ils doivent consulter d'autres leaders dans leur pays. Cependant, leur parole d'honneur es