Peur, pouvoir et vidéo: pour inciter au retour près de deux millions
de Hutus, les Présidents des cinq pays riverains des Grands Lacs le Rwanda, le Burundi, le Zaïre, l'Ouganda et la Tanzanie ont enregistré une cassette vidéo appelée à être largement distribuée dans les camps de réfugiés. L'un après l'autre, en trente-cinq minutes d'interview, les chefs d'État ont donné des «assurances», voire des «garanties personnelles» pour un «rapatriement dans la dignité et la sécurité». Organisateur du sommet qui s'est achevé hier à Tunis, l'ancien président américain Jimmy Carter, dont c'était l'idée, a déjà indiqué la prochaine étape de sa stratégie de médiatisation: début mai, en coproduction avec CNN, une nouvelle réunion au plus haut niveau devra se tenir à Atlanta, siège de la fondation Carter, et aussi de la chaîne américaine de télévision câblée. Si, à l'occasion, le tournage d'un clip était envisagé, il faudrait cependant résoudre un problème pour le président Mobutu: considéré comme antidémocrate, il est actuellement interdit de séjour aux États-Unis en dehors d'un périmètre de trente-cinq kilomètre autour du siège, à New York, des Nations unies...
En l'absence de résultats concrets après trois jours de «dialogue approfondi», Jimmy Carter, lors d'une conférence de presse de clôture, a souligné hier l'engagement moral des Présidents réunis. «Ils ne sont pas de dictateurs et, évidemment, ils doivent consulter d'autres leaders dans leur pays. Cependant, leur parole d'honneur es