Base de Hsin-Chu, envoyée spéciale
A trois cents mètres devant la colline sur laquelle grelottent une centaine de journalistes de la presse internationale, réunis en ce lundi 18 mars, sur la base de Hsin-Chu, à 90 km au sud de Taipeh, pour les manoeuvres de la 51e brigade taïwanaise de cavalerie, une série de drapeaux rouges, simulant les forces ennemies, claquent dans le vent. Les médias locaux n'ont pas été autorisés, pour éviter que des images ou des commentaires chocs ne paniquent les Taïwanais. Soudain, l'attaque est ordonnée. Sous les ordres du général deux étoiles Kao An-Kuo, commandant adjoint du «front Nord» de l'armée de terre, une quinzaine de chars d'assaut s'élancent vers le bastion rouge. L'attaque est interrompue avant le simili-combat rapproché. «Les Chinois ne se battent pas contre d'autres Chinois, ils se défendent seulement», commente l'un des officiers qui assiste à l'exercice. «La situation dans le détroit de Taiwan est très tendue actuellement, explique le général Kao, dans un anglais parfait. Mais, grâce à cet exercice, vous pouvez voir que nous avons la capacité de nous défendre contre des envahisseurs venus de l'extérieur de l'île», ajoute-t-il dans un sourire.
Pékin réclame la réunification de Taiwan au continent communiste, dont l'île est séparée depuis 1949. Depuis le 8 mars, l'armée chinoise procède à des manoeuvres en lisière des eaux territoriales taïwanaises, qui ont entraîné la mobilisation dans la région d'un détachement de la septième flotte