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Libération

Nelson Mandela et Winnie, c'est fini.

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Devant les juges, le divorce du couple a tourné hier au grand déballage.
publié le 21 mars 1996 à 2h30
(mis à jour le 21 mars 1996 à 2h30)

C'est l'heure des comptes entre Nelson et Winnie Mandela, qui vivaient hier les derniers sursauts judiciaires d'un mariage ayant duré trente-huit ans. Jusqu'à présent, seules les princesses ou les don Juan des urnes semblaient capables de réussir, jusqu'aux ultimes indiscrétions, ces histoires qui mélangent l'amour, le pouvoir et les téléobjectifs. Cette fois, une République, africaine de surcroît, vit en direct un mélodrame politique. A Johannesburg, après deux jours d'une audience de divorce mouvementée, la Cour suprême en est arrivée hier à déballer ce qu'un couple a paradoxalement de plus intime: ses finances. Pour solde de tout compte, et sans négliger un centime, les juges et le public ont fouillé dans les tréfonds du porte-monnaie de l'ex-ménage présidentiel.

Oubliés les amoureux, dont le mariage unit en 1958 un homme de 39 ans à une femme de seize ans sa cadette. Oublié aussi le couple mythique de l'antiapartheid. Lui prisonnier politique pendant vingt-sept ans, jusqu'en 1990, avant d'être triomphalement élu Président. Elle, héroïne des townships, les banlieues noires de Johannesburg, où elle continua de militer pour son mari absent. Oubliés même l'envers du décor et le déballage des infidélités, qui faisait dire à Nelson Mandela pendant les première audiences: «Elle n'est jamais entrée dans ma chambre à coucher pendant que j'étais éveillé.»

La comptabilité est désormais au centre du débat. Dans ses dépositions écrites soumises au tribunal, le président Nelson Mandela