Taipeh, envoyée spéciale
Alors que la tension reste très élevée dans le détroit séparant la Chine communiste de Taiwan, les États-Unis viennent d'approuver une série de ventes d'armes à l'île nationaliste. Cet accord, révélé mercredi par le Washington Post, porte notamment sur des missiles antiaériens Stinger, un système de navigation sophistiqué pour le guidage des avions de combat et un ensemble d'équipements électroniques. Mais les États-Unis ont décliné les offres pressantes des Taïwanais concernant l'achat de sous-marins. Washington a cherché à «minimiser» l'importance de l'accord pour éviter de trop attiser la colère de Pékin. Néanmoins, le porte-parole chinois, Shen Guofang, a qualifié hier les États-Unis d'«irresponsables» pour «vendre des armes à Taiwan dans un moment sensible».
La décision américaine intervient en effet dans un contexte d'extrême tension entre la Chine et Taiwan, à quelques jours de l'élection présidentielle taïwanaise. Pékin, qui a annoncé depuis l'an dernier sa volonté de «réunifier» l'île nationaliste, séparée du continent depuis 1949, a lancé depuis le 8 mars une série d'exercices militaires à la lisière des eaux territoriales taïwanaises: tirs à blanc de missiles et manoeuvres aéronavales, qui pour l'instant restent dans une logique d'exercice mais créent un climat d'inquiétude. Les États-Unis ont mobilisé dans la région le plus important détachement de leur flotte depuis la guerre du Viêt-nam. La Chine est engagée depuis trois ans dans un prog