Moscou,
de notre correspondant Des paroles de paix plein la bouche, un mystérieux «plan de règlement politique» du conflit tchétchène enfoui dans la poche, le président Boris Eltsine recevait hier le chef de la diplomatie américaine, Warren Christopher, attendant du secrétaire d'Etat qu'il continue d'ignorer poliment les agissements de l'armée russe sur le terrain. Car malgré les déclarations apaisantes du Kremlin, les forces fédérales sont désormais engagées dans la plus violente offensive jamais lancée en république sécessionniste de Tchétchénie depuis le siège de Grozny, au tout début de la guerre. Une véritable stratégie de terreur visant à soumettre,
Inaugurée il y a deux semaines, dans l'ouest du pays, par le pilonnage de Sernovodsk et Samachki, cette politique de représailles contre les civils, qui jette des milliers de réfugiés sur les routes de l'exode, a été étendue à toute la moitié sud de la Tchétchénie. Sans discontinuer, depuis deux jours, l'aviation et l'artillerie écrasent les localités de Novogrozny, Tsentoroï, Alleroï, Vedeno, Goïskié, Alkhazourovo et Komsomolskoïe. Hier, des chars ont ouvert le feu sur Guekhi; des unités d'infanterie ont fermé les accès aux bourgs de Chalaji et Rochni-Tchou, ne laissant passer au compte goutte que les femmes et les jeunes enfants. Cette même tactique avait été le prélude à la destruction par les canons de Sernovodsk puis de Samachki d'où viennent d'être sortis les corps de 70 habitants tués par les obus.
Malgré la mise en pl