Taipeh, envoyée spéciale
Les missiles et les manoeuvres de l'armée chinoise n'auront pas réussi à intimider les électeurs taïwanais. Le président sortant, Lee Teng-Hui, principale cible du régime communiste de Pékin, a été élu avec une majorité confortable, samedi 23 mars, à l'occasion de la première présidentielle directe jamais organisée à Taiwan en cinq mille ans d'histoire chinoise.
Les 14 millions d'électeurs taïwanais se sont largement mobilisés (taux de participation supérieur à 76%) pour donner une victoire incontestable au président Lee Teng-Hui, qui a rassemblé plus de 54% des suffrages. Le candidat du Parti du progrès démocratique (DPP, indépendantiste), Peng Ming-Min, n'a réuni que 21% des voix et les candidats partisans de la réunification, Lin Yang-Kan et Chen Li-An, ont respectivement recueilli 15 et 10% des voix. La composition de l'Assemblée nationale, que les électeurs désignaient par la même occasion, traduit un maintien des positions du Parti nationaliste (Kuomintang, KMT) dont est issu le président Lee (54% des 334 sièges). En revanche, le DPP développe largement son assise (en passant de 13 à 30% des sièges). Le Nouveau Parti, qui prônait la réunification, n'a obtenu que 14% des sièges. Le Parti du progrès démocratique a néanmoins manifesté sa déception devant les résultats et le président du DPP, Shih Ming-Teh, a démissionné samedi.
La Chine, qui avait cherché à limiter le score du président Lee et la marge des indépendantistes, en lançant à partir du 8 m